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comme un mêlange presque égal de l’un & de l’autre. Il est donc facile de concevoir, que des animaux accoutumés au séjour des eaux ayent pû conserver la vie, en respirant un air de cette qualité. « L’air inférieur, dit un de vos Auteurs[1], n’est qu’une eau étenduë. Il est humide à cause qu’il vient de l’eau ; & il est chaud, parce qu’il n’est pas si froid qu’il pourroit être en retournant en eau. » Il ajoûte plus bas : « Il y a dans la mer des poissons de presque toutes les figures des animaux terrestres, même des oiseaux. Elle renferme des plantes & des fleurs, & quelques fruits : l’ortie, la rose, l’œillet, le melon, le raisin y trouvent leurs semblables. »

Ajoutez, M. à ces réfléxions les dispositions favorables qui peuvent se rencontrer en certaines régions pour le passage des animaux aquatiques du séjour des eaux à celui de l’air ; la nécessité même de ce passage en quelques circon-

  1. Sorel, fol. 249.