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leur espèce ; je ne vois pas que le sel propre aux eaux de la mer soit une raison d’empêcher que les animaux dont la terre est peuplée, tirent leur origine de ceux que celle-là renferme encore aujourd’hui dans son sein.

Plantes terrestres qui croissent dans la mer.

En effet les herbes, les plantes, les racines, les bleds, les arbres, & tout que la terre produit & nourrit de cette espèce, n’est-il pas sorti de la mer ? N’est-il pas du moins naturel de le penser, sur la certitude que toutes nos terres habitables sont originairement sorties de ses eaux ? Ajoutez que dans de petites Isles fort éloignées du Continent, d’une naissance très-récente, & de quelques siècles au plus, où il est manifeste qu’aucun homme n’a jamais passé, on trouve des arbrisseaux, des herbes, des racines, même quelquefois des animaux ; & vous serez forcé d’avouer, ou que ces productions doivent leur origine à la mer, ou qu’on ne peut les attribuer, qu’à une création nouvelle, ce qui est absurde.

Indépendamment de ces preuves de mon sentiment, l’expérience nous en