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affermir de plus en plus un homme sage dans la croyance inébranlable qu’il est l’ouvrage de Dieu, & que l’homme & les animaux ne peuvent avoir une autre origine.

Vous ne me rendez pas justice, Monsieur, répartit notre Philosophe. Ce n’est point du tout, comme vous le pensez, une suite naturelle de mon opinion sur la formation de notre terre & sur sa sortie des eaux de la mer, que les animaux & les hommes ayent été formés par une cause aveugle & au hazard. Je sçai qu’il se trouve assez de Philosophes chez nous, comme parmi vous, qui croyent toutes les productions, même celle de l’homme l’effet du concours des Atomes, ou celui d’une génération propre & naturelle à la matière. Les Egyptiens n’ont-ils pas prétendu, que le premier homme s’étoit formé en cette sorte dans leur pays du limon même de leur Nil échauffé par les ardeurs du Soleil[1] ?

  1. C’est ce qu’Ovide a exprimé au premier Livre de ses Métamorphoses, où décri-