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peut s’éteindre, & de la multiplication de nos Volcans qui sont déjà en si grand nombre en Amérique.

Car sur ce que je vous ai dit, Monsieur, vous devez conclure que la Terre peut perdre également ses habitans, ou par l’épuisement total des eaux de la mer, qui sont la source des pluies & des rivières nécessaires à la fertilité, ou par l’embrasement général de ses Volcans, & par conséquent de tout le globe ; ou par un affoiblissement si considérable du feu du Soleil, qu’à son extinction la mer l’ait déjà universellement recouverte. Or si la perte du genre humain doit arriver par un épuisement total des eaux de la mer, les hommes destinés à en être les témoins se retireront dans les profondes vallées, & y creuseront des puits, pour entretenir la fécondité & pourvoir à leur subsistance : ou bien ils passeront du côté des Pôles, où ils trouveront longtems une fraîcheur qui sera bannie des pays méridionaux, & une fécondité qui ne subsistera plus dans tous les autres endroits de la terre.