Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome II.djvu/149

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des vallées ; qu’il avoit comme nous un jour & une nuit réglés, de quatorze à quinze des nôtres ; que par conséquent ce globe peut être habité, peuplé de poissons dans ses mers, d’animaux sur ses terres, peut-être même d’une espèce de créatures raisonnables, ou approchante de la nôtre ou diverse ? D’où encore une fois avons-nous tiré toutes ces conséquences ? N’est-ce pas des découvertes que nous avons faites dans cette Planète ?

Si donc comme la Terre a un Satellite dans la Lune, comme Jupiter en a quatre, comme Saturne en a cinq, & peut-être un bien plus grand nombre dans l’anneau dont il est environné, tous les globes opaques avoient de même des Satellites, ou si ces globes étoient du moins assez voisins pour qu’on pût distinguer de l’un à l’autre ce qui s’y passe, l’opinion d’Huygens seroit beaucoup plus soutenable. Mais les habitans de Mercure, s’il y en a qui puissent vivre dans une si grande proximité du brûlant Soleil autour duquel il tourne, sont-ils assez voisins de nous ou de Venus pour connoître la