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de la Terre parvenus jusqu’à nous ; aux preuves invincibles que nous avons de la diminution de la mer, à la conformation de notre globe, aux histoires & aux traditions qui nous restent, enfin à la raison : en sorte que mon assurance dans ce que je viens de vous rapporter, méritera peut-être de vous par cet endroit l’indulgence de n’être point traitée de témérité.

De l’état des Etoiles fixes.

Quant aux questions que vous me proposez, il est aisé, à ce que je pense, de comprendre comment les étoiles sont arrêtées dans une étendue telle que celle que le Ciel offre à nos yeux & à notre imagination. C’est ce que j’appelle le fluide de l’air, & ce qu’on pourroit nommer encore plus proprement le vuide par lequel il flue, ou la scène tranquille du passage & du mouvement de tout ce qui existe.

J’ai eu l’honneur de vous dire que les globes enflammés ne l’ont point été de tout tems, mais que de l’état opaque ils ont passé à l’état lumineux. Je dois ajouter, qu’en cet état ils ont acquis un mouvement propre qui les a fait tourner sur eux-mêmes, & qui