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de cette même main, & qui dans votre systême doit sans doute être attribuée au hazard ; ce que ma religion & ma raison ne me permettent pas de croire. Je suis persuadé d’avance que ce que vous m’apprendrez sur ces deux articles, ne sera ni moins curieux ni moins singulier que tout ce que j’ai entendu de vous jusqu’ici.

Je vous avoue, répartit notre Philosophe, que je suis aussi persuadé de la vérité des vicissitudes dont je viens de vous entretenir, que si parcourant depuis long-tems l’état du Ciel & les globes qu’il renferme, j’eusse vû de mes propres yeux ces révolutions diverses. Mais je dois ajouter pour ma justification, que si j’ai embrassé une opinion si extraordinaire, ce n’est qu’après plus de trente ans de méditations & de recherches, de doutes & d’objections que je me suis faites, ou qui m’ont été proposées par d’autres ; après l’étude la plus exacte des sentimens des Philosophes & des sectes différentes sur cette matière ; en un mot parce que je n’ai rien trouvé de plus conforme aux événemens du Ciel &