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Pour entendre, Monsieur, continua notre Philosophe, ce passage successif de la mort à la vie & de la vie à la mort, que j’entreprends d’établir dans les globes peut-être infinis que renferme ce vaste univers, imaginez-vous qu’à mesure qu’un soleil s’éteint, il doit naturellement, à cause de la légéreté qu’il a contractée dans le feu qui l’a pénétré & dévoré, être porté à l’extrémité, ou de son propre tourbillon, ou bien d’un autre. Si c’est à l’extrémité du sien propre, notre Soleil, par exemple, venant à s’éteindre, seroit porté au derrière de la Planète la plus éloignée du centre qu’il occupe. Ce centre seroit alors rempli par Mercure, comme étant la Planète la plus voisine, & la plus disposée par conséquent à s’enflammer assez pour succéder au Soleil. En même tems les autres Planètes seroient rapprochées de ce centre du tourbillon ; & elles s’en rapprocheroient encore davantage, lorsque le feu de Mercure s’éteignant, & ses débris étant emportés au derrière du cadavre du soleil, Venus occuperait sa place. Cette suc-