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travers le fluide de l’air à l’extrémité du tourbillon, où l’activité de ces rayons à la fin amortie & languissante, n’a pas plus de force qu’en ont pour notre Terre pendant la nuit ces mêmes rayons du soleil réfléchis de la Lune.

C’est là qu’au milieu d’un air presque sans mouvement, ils se dépouillent des matières dont ils sont chargés. C’est aussi à cette extrémité du tourbillon, où le cadavre d’un soleil éteint qui y aura été poussé par sa légèreté, reçoit les dépôts de ces matières, & recouvre à leur faveur ce qu’il avoit perdu d’humidité & de pesanteur pendant qu’il étoit enflammé. C’est là que s’enrichissant de la dépouille des autres, ces globes sont recouverts d’eaux, & regagnent avec elles des limons qui rétablissent en eux le poids & la substance qu’ils avoient perdus. C’est dans le sein de ces eaux que les cendres qui sont restées de leur incendie, les sables, les métaux, les pierres calcinées, sont roulés & agités par les courans des nouvelles mers qui s’y amassent ; & que de tout cela il se forme sur la croûte de l’éponge de nou-