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rapport à l’Astre principal de celle où elles sont aujourd’hui par rapport à notre soleil ; soit qu’elles entraînent avec elles des globes plus petits, soit qu’elles soient emportées elles-mêmes dans le tourbillon particulier d’un globe plus gros, ou enfin qu’elles soient placées dans un moindre ou un plus grand éloignement d’un nouveau soleil.

Or dans ces différences, les eaux dont elles sont couvertes aujourd’hui augmenteront ou diminueront, selon leur plus ou leur moins de proximité de l’Astre. C’est ainsi que nous voyons diminuer celles de notre globe, qui certainement l’ont totalement couvert, comme je l’ai établi, & qui peut-être y avoient été amassées dans une position à l’égard d’un soleil précédent différente de celle où il se trouve. Il ne se perd rien de la matiére[1] ; &

  1. Ainsi l’a pensé Lucrece dans son second Livre, où ce Poëte prétendant prouver l’état immuable de la matière qui, selon lui, n’est jamais plus compacte ni plus étenduë, qui