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ges de celui-ci trop mémorable pour avoir été omis. Mais ces quarante mille ans ne seront pas tous de la même longueur, comme vous devez le penser sur ce que je viens de vous dire, que cent vingt de nos ans en font près de mille de ceux qui ont précédé notre changement de mobile. Ces Annales de quarante mille ans n’en feroient donc peut-être pas dix mille de ce tems-ci ; mais elles suffiroient pour confirmer la vérité de ce grand événement.

Il est d’autant plus croyable, que par la nature de notre Soleil qui se consume insensiblement ; par l’apparition de quelques nouvelles étoiles, & l’extinction de plusieurs anciennes ; par le nombre des Comètes qui ont passé à la vûe de nos ancêtres, ou qui se sont montrées à nos yeux par l’état présent de notre Terre, qui nous convainc que ce globe s’est trouvé dans une position très-différente ; il ne nous est plus permis de douter que ce tout que nous voyons, ce bel ordre que nous admirons, ne soit sujet à des changemens, & que ce que nous