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trop court, l’autre encore trop long. On n’est pas encore ordinairement capable d’engendrer à cent vingt ou à cent quarante mois ; & la génération seroit trop tardive, si elle n’arrivoit qu’au bout de quatre cens cinquante mois. Il n’y auroit aussi rien d’extraordinaire dans une vie de mille Lunes : d’ailleurs une d’environ trois mille mois ne conviendrait point avec les regles de la nature, qui ne changent point, ou ne varient que de peu. De-là je tire cette conséquence, que les années d’alors étoient mesurées, comme elles le sont encore aujourd’hui, par la durée du circuit de la Terre autour du Soleil ; mais je pense que cette durée étoit moyenne entre le tems d’une Lune & celui de trois de nos mois, en sorte que dans ce terme la Terre achevoit son cours annuel. Le soleil qui la régissoit alors, étoit sans doute plus petit que le nôtre ; ou plus vraisemblablement l’activité de son feu étoit si foible, que notre Terre pouvoit achever son cercle autour de lui dans un espace de soixante jours ou un peu moins.