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mais été certainement ni plus longue, ni plus courte, comme le peuple veut se l’imaginer. La durée en est dans la nature. Si l’on pouvoit y admettre quelque différence de ces anciens tems à ceux-ci, elle seroit toute entière en faveur des hommes sages & modérés de la génération présente. N’ont-ils pas plus de moyens & de commodité de conserver leur vie & de la prolonger que n’avoient nos ancêtres, lorsqu’ils habitoient dans des cavernes, qu’ils dormoient sur des feuilles d’arbres ou sur la dure, & ne se nourrissoient que des herbes & des fruits, que la terre sans culture produisoit d’elle-même ? D’un autre côté ces nombreuses années auxquelles on a cherché à trouver une mesure qui approchât de la vraisemblance, n’étoient certainement point des années lunaires, puisque par-là on ne peut lever la difficulté. Ce n’étoient pas non plus des années d’une seule Lune, comme quelques-uns de vos Auteurs l’ont imaginé : encore moins étoient-ce des années de trois mois, comme d’autres l’ont soutenu. L’un de ces termes est