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be que nous habitons est l’ouvrage des eaux de la mer, pour peu que vous soyez raisonneur, vous jugez d’abord que pour admettre cette proposition, il faut renoncer à l’histoire de la création telle que nous la lisons dans la Genèse ; & si vous faites encore un pas, vous vous croyez obligé de reconnoître la préexistence de la matière. Il en est de même de cette circulation éternelle de changemens, par le moyen de laquelle notre Philosophe prétend montrer que l’état de l’Univers peut se perpétuer de lui-même. On croit appercevoir que ce principe va d’abord à nier le concours actuel d’une cause intelligente & supérieure, & par conséquent à détruire la Providence[1]. Examinons donc

  1. C’est ce que S. Clement d’Alexandrie trouvoit à reprendre dans les tourbillons d’Anaxagore. Stromat. l. 2. c. 4.