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tems où la substance de ces masses étoit encore molle & liquide ; il n’est pas moins évident que ces corps marins ne peuvent avoir été portés que par les eaux de la mer, dans des lieux qui sont à présent si éloignés d’elle. Il est encore constant qu’il se rencontre de ces corps étrangers, terrestres ou marins, jusques sur le sommet de nos plus hautes montagnes. Attribuer ce prodige au déluge, c’est, selon notre Philosophe, une opinion insoutenable. Il faut donc convenir, dit-il, de cette conclusion aussi nécessaire que certaine, qu’il y a eu un tems où la mer a couvert les plus hautes montagnes de notre Globe ; qu’elle les a couvertes pendant un assez grand nombre d’années ou de siècles, pour pouvoir les pétrir & les former en son sein ; & qu’elle a diminué