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position qui ne peut manquer de passer au moins pour très-paradoxe. Mais suivons Telliamed, avec le secours de ses recherches, ce Paradoxe deviendra, selon lui, une vérité.

À examiner de près, dit ce Philosophe, la substance de nos terreins, on n’y remarque rien d’uniforme, rien qui n’indique dans leur composition l’effet d’une cause aveugle & successive : des sables, de la vase, des cailloux mêlés, confondus & liés ensemble par un ciment qui, en les unissant, a fait une masse de ces différens corps ; des lits de ces matières appliqués les uns sur les autres, & gardant toujours le même arrangement, lorsqu’il n’a point été troublé par une cause étrangère & connue. Si la mer forme dans son sein de pareils amas, composés