Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/339

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

art encore fort imparfait alors. Il osa soutenir la vérité de son systême dans des conférences publiques qu’il tint à Paris, où les plus doctes personnages de son tems se firent un honneur d’aller l’entendre, ne dédaignant point de payer le tribut que la nécessité où il étoit, l’avoit obligé d’imposer à ceux qui vouloient assister à ses leçons. Il avoit fait afficher qu’il rendroit l’argent à ceux qui lui prouveroient la fausseté de quelques-unes des opinions qu’il enseignoit ; mais il ne le trouva personne qui osât démentir les témoignages sensibles qu’il avoit rassemblés de son sentiment en diverses pétrifications qu’il avoit dans son cabinet, & qu’il avoit tirées des carrières, & des montagnes de France, surtout des Ardennes, & des bords de la Meuse, & de la Moselle. Ses œuvres ont été imprimées à Paris, & les faits que je vous cite y sont établis.

Telliamed alloit continuer, lorsqu’un événement imprévu, & assez nouveau pour le pays où nous étions, nous fit penser à toute autre chose. Ce fut une pluie telle que depuis seize ans