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& plus favorables pour leur commerce ; en sorte que ces Villes changent de position en suivant la mer, sans qu’il arrive de changement à leur dénomination, & sans, pour ainsi dire, qu’on s’en apperçoive.

Il n’est donc pas étonnant que la diminution des eaux de la mer & la véritable origine de notre globe ayent été ignorées jusqu’à ce jour de presque tout le genre humain, malgré tout ce qui lui en parle dans la nature. Cependant de tems en tems, & en tout pays il y a eu des hommes, dont l’esprit & l’application aux choses naturelles ont triomphé en cette matière des préjugés de la naissance & de l’éducation. L’opinion d’une supériorité précédente des eaux de la mer aux terreins aujourd’hui visibles, & de leur long séjour sur ces terreins, a été celle de plusieurs Philosophes des siècles passés, même de quelques modernes. Bernard Palissi, simple potier de terre qui vivoit sous Henri III. étoit parvenu à cette connoissance en fouillant dans les montagnes, pour y chercher dans les minéraux des secours à son