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tretien. Je suis même persuadé que Isles sont plus propres que les Continens à établir de ces sortes de mesurages, sur-tout les plus petites, celles qui sont les plus éloignées de la Terre-ferme, & contre les rivages desquelles les courans & les flots ne peuvent s’arrêter & s’élever, ainsi qu’ils font contre les terreins étendus, sur-tout dans les golphes, lorsqu’ils y sont poussés par les vents opposés à leur entrée.

Je ne connois point d’endroit plus propre à cet usage, que cet étang, dont je vous parlois hier, situé sur la côte de Provence, & qui joint l’Isle de Gien au Continent d’Hières. On pourroit en effet élever une colonne graduée au milieu d’un bassin de pierre dure posé au niveau du fond actuel de l’étang, & divisé en dedans par pouces & par lignes. En faisant la première opération dans un tems calme, on auroit la mesure précise de la hauteur actuelle des flots ; & les ramenant ensuite dans ce bassin, il seroit ailé de reconnoître, & combien le fond de l’étang se trouveroit augmenté du limon que les eaux de la mer y auroient apporté, & combien la mer elle-mê-