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ses pierres de roche entassées les unes sur les autres, dont les intervalles furent remplis de gros cailloux, afin de garantir d’autant mieux ce mur de l’impétuosité des vagues, il fit creuser dans son enceinte qui pouvoit avoir six cens pas de circuit, quatre puits de dix pieds de profondeur.

On perça ensuite au milieu de leur fond un petit canal horisontal qui communiquoit à la mer, afin d’en admettre les eaux dans les puits toutes les fois qu’il seroit nécessaire. On pava ces puits ; & on les revêtit de pierres les plus dures & les mieux cimentées. On posa solidement les colonnes au milieu ; & après que pendant le cours de dix-huit mois on y eut introduit les eaux de la mer à diverses fois en des tems d’un calme parfait, il fut aisé de reconnoître quel étoit l’état présent de la superficie de la mer, qui dans cet intervalle se trouva toujours à peu près au même point. Alors mon Aïeul fit graver de ce point en bas par lignes & par pouces, non-seulement les Colonnes, mais encore les côtés des puits, & fit écrire sur les uns