Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/300

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que dans les pierres de votre Europe, même de votre France, & dans des contrées aujourd’hui fort supérieures à ses flots, il se rencontre des espèces de coquillages, de plantes & de feuilles d’arbres qui ne croissent qu’à la Chine, en Asie & en Amérique, ou qui ne vivent que dans leurs mers ; que dans la composition des pierres de ces autres parties du monde on trouve d’autres coquillages, d’autres plantes, d’autres feuilles d’arbres dont les espèces ne croissent qu’en Europe ou dans ses mers ; qu’enfin dans les unes & dans les autres on remarque beaucoup d’autres espèces de coquillages, de plante & de feuilles d’arbres absolument inconnues, & qui croissent apparemment dans des lieux qu’on n’a pas encore découverts ? Comment ces coquillages, ces plantes & ces feuilles étrangères & inconnues seroient-elles passées d’une partie du globe à l’autre, comment se trouveroient-elles insérées dans les pierres des montagnes de ces endroits, comment y auroient-elles été voiturées sans le secours des eaux de la mer, & de ses courans al-