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tems, & des changemens que la diminution de la mer a apportés aux terreins, en joignant au Continent des Isles qui est étoient séparées, & en faisant paroître de nouvelles qui ne se voyoient point encore au tems où ces Cartes avoient été dressées.

Mais, Monsieur, repartis-je en cet endroit, ne peut-il pas se faire que les eaux de la mer diminuent d’un côté & qu’elles augmentent cependant de l’autre ; qu’elles paroissent diminuer & qu’elles ne fassent que changer de place ; qu’elles baissent même de superficie sans diminution, en imbibant la terre, ou remplissant de grands creux capables de la contenir ? Car enfin il est difficile de croire que ces eaux se dissipent, ou qu’elles le transmuent en un autre élément.

Vous me faites plaisir, repartit notre Philosophe, de me donner lieu de satisfaire à vos doutes, & même à des objections plus fortes qui m’ont déjà été faites par d’autres contre mon Systême. Mais comme cette matière demande quelque étendue, & que je dois aussi réfuter l’opinion de ceux