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d’autres plantes de cette nature qui y ont crû & qui y sont mortes. Les murs de Coppenhague baignés de la mer il n’y a que peu d’années, ceux de Cadix pareillement en sont déjà à quelque distance ; on ne peut pas même dire que ce soit absolument par l’augmentation des sables qui ont été jettés à leur pied. La basse-Egypte est sortie du sein des eaux depuis moins de Quatre mille ans ; du tems d’Hérodote ne voyoit-on pas encore à des rochers voisins de Memphis les anneaux de fer, auxquels on attachoit les bâtimens qui y abordoient ? Cependant Memphis est éloignée aujourd’hui de la mer de vingt-cinq lieues. La Ville de Damiette qui étoit située à l’embouchure du Nil lorsque Saint Louis l’assiégea & la prit, en est déjà distante de neuf à dix milles d’Italie. Ne m’avez-vous pas dit vous-même, qu’à votre arrivée en Egypte le Château de Rosette éloigné aujourd’hui de la mer de plus d’un mille, n’en étoit pas à une portée de fusil ? Il faut, comme vous sçavez, reculer vers ses bords de vingt-cinq en vingt-cinq ans