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grossi sur les côtes de Hollande, qu’elles ayent formé une barrière antérieure à celle que l’adresse humaine a élevée contre leur impétuosité.

Mais il n’en est pas moins certain que ces plaines se prolongent chaque jour du côté de l’Océan. Combien de sables, de terres & d’autres matières, la Tamise d’un côté, le Rhin, la Meuse & l’Escaut de l’autre, n’ont-ils pas chariés à la mer depuis que la Hollande est devenue République ? Et croyez-vous, Monsieur, que le Port du Texel doive toujours durer ? Tant de vaisseaux qui périssent chaque année, en cherchant à y aborder à travers tous ces monts de sables dont ils sont obligés de se démêler pour y arriver, ne vous en annoncent-ils pas la fin prochaine ? La Ville d’Amsterdam elle-même ne sera pas encore longtems le séjour des Marchands employés à négocier avec les autres Villes de l’Europe, de l’Amérique & de l’Asie. Que l’on compare une des plus anciennes Cartes de ces Provinces & des côtes voisines avec une moderne : on reconnoîtra certainement,