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lande resserrés par la mer dans des bornes étroites, ont cherché à la reculer ; & ils y ont réussi par le moyen des digues qu’ils ont avancées sur elle & contre elle. Par-là ils ont prévenu la diminution de ses eaux. Ainsi lorsque les flots de cette mer sont favorisés du vent & de la marée, il n’est point étonnant qu’il leur arrive quelquefois de percer ces digues, & de recouvrer une partie du terrein qu’on leur a enlevé, sur-tout à présent qu’en apportant en Hollande les richesses des Indes, on y a introduit en même tems ce genre de vers pernicieux, qui détruit la force de pieux qu’on a employés à la fortification de ces barrières. Les attaques continuelles que la mer leur livre, ne sont donc pas une preuve que ces eaux augmentent de ce côté-là ; elles font voir seulement, comme je viens de le dire, qu’on a anticipé sur son fond, & qu’on a prévenu sa diminution sur cette côte. Aussi y a-t-il beaucoup d’apparence que les eaux de l’Océan seront long-tems redoutables aux plaines voisines, jusqu’à ce que les dunes ayent tellement