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point où elle étoit il y a si peu de siècles. Ravennes autre port des Romains n’est-il pas totalement comblé ; & cette Ville ne se trouve-t-elle pas déjà à quelque distance de la mer ? Le port de Brondisi est devenu inutile, plus par la diminution des eaux de la mer, que par l’ouvrage des Vénitiens qui cherchèrent à le remplir. La plûpart des côtes d’Italie & de la Méditerranée ont déjà changé de face depuis dix-sept à dix-huit cens ans. Lisez les Itinéraires des Romains, & confrontez ce qu’ils disent de vos ports de Provence avec ceux qu’on y trouve aujourd’hui ; vous verrez que si quelques-uns de ceux qu’ils citent subsistent encore, il y en a déja beaucoup d’effacés, tandis qu’il en a paru de nouveaux. Les premiers ayant probablement dès-lors fort peu de profondeur, ont cessé de pouvoir servir d’asile aux vaisseaux, soit à cause des sables qui y sont survenus, ou par la diminution des eaux de la mer. Par la même raison ceux qui subsistent sont peut-être devenus meilleurs, tandis que les nouveaux qui étoient inconnus