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été, tandis que les Isles d’If unies au Continent du côté des vieilles Infirmeries, privées du peu d’eau qui les environne, en formeront un plus beau. À peine se souvient-on déjà aujourd’hui de la position de la Marseille ancienne & de celle de son port ; on se souviendra aussi peu dans la suite du port de la Marseille moderne.

Fréjus, port autrefois si célèbre pour l’asile qu’il donnoit aux Galères des Romains, & où j’ai vû le bassin dans lequel elles mouilloient, est une autre preuve autentique de la diminution des eaux de la mer. Ce bassin n’est pas seulement considérablement éloigné de ses bords, puisqu’il y a même un lac d’eau douce entre l’un & l’autre, mais il est encore évident que quand on enleveroit tout le terrein qui les sépare, la mer ne pourrait retourner en ce bassin à la hauteur qu’on juge qu’elle devoit y être du tems des Romains. Je doute même que si on la ramenoit par un canal aux murs d’Aiguemortes, au pied desquels S. Louis s’embarqua sur les vaisseaux qui se portèrent en Orient, elle se trouvât au