Page:Maillet - Telliamed, 1755, tome I.djvu/220

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

turelle. Ces preuves de la diminution de la mer, & de la fabrication de nos terreins dans le sein de ses eaux, sont fortes sans doute ; mais j’ajoûte que vous en avez une démonstration dans les coquillages & autres corps marins dont les plaines & les montagnes de ce globe sont parsemées.

Corps marins répandus dans toutes les parties du globe.

Vous avez vu sans doute, continua notre Philosophe, des pierres de Syrie remplies de petits poissons pétrifiés : en même-tems il en tira deux ou trois de sa poche. Observez, ajouta-t-il, la forme & la diversité de ces petits poissons. Ils sont absolument les mêmes qu’on pêche encore aujourd’hui sur les côtes de Syrie, d’où les carrières où j’ai pris ces pierres sont éloignées de deux journées, & dans une élévation très-considérable de la superficie de cette mer. Ces pierres sont de deux carrières différentes séparées l’une de l’autre de quatre à cinq lieues ; la diversité seule de leur couleur justifie cet éloignement. Or ces petits poissons n’ont pû être jettés & ensevelis dans les sables pétrifiés dans lesquels ils se trouvent, que par