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une autre vingt-cinq à trente ans auparavant, en creusant les fondemens d’une maison à Padoue.

Il est assez ordinaire à ceux qui voyagent par les déserts sablonneux de la Libye & de l’Afrique, de trouver en creusant des puits des corps de petits bâtimens pétrifiés, qui sans doute avoient fait naufrage dans ces endroits lorsque la mer les couvroit encore.

On y rencontre aussi des bois pétrifiés en grand nombre ; & ce sont probablement les débris de quelques autres bâtimens semblables. A une journée de demie ou deux journées tout au plus du Caire, & à son Couchant, il y a au milieu d’un désert de sables une assez longue vallée bordée & semée de rochers remplis aujourd’hui en partie de sables. Ce lieu est appellé des Arabes Bahar-Balaama, c’est-à-dire, mer sans eau, parce que cette plaine est en effet desséchée. Il s’y rencontre un très-grand nombre de barques & de bâtimens qui autrefois y avoient fait naufrage, & qui sont à présent pétrifiés. On y trouve sur-tout des mats & des antennes, dont plu-