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sans mélange d’aucune de ces rayes ; & que même dans les endroits où ces carrières sont éloignées de la mer, leur intérieur à l’abri du vent, du froid & du soleil, n’offre point ces bisarreries. C’est ce que j’ai reconnu moi-même dans diverses carrières de votre Europe, sur-tout dans celle qui est située au-devant de Porto-Venere, dont les rayes diminuent à mesure qu’on avance de sa superficie vers le fond, & disparoissent enfin totalement. Enfin il trouva dans la matière même de ces rayes des mouches & divers autres insectes de terre, qui n’auroient pû y entrer, si ces rayes n’étoient postérieures à la fabrication de la substance de ces pierres, & à leur sortie des eaux de la mer. Souvent aussi plusieurs de ces rayes étoient marquetées ou variées de verd ; ce qui provenoit des feuilles ou des herbes, qui entraînées dans ces fentes par les eaux des pluies, avoient teint les limons ausquelles elles touchoient.

La nature de ces carrières & leur position furent donc pour mon Aieul prévenu des observations qu’il avoit