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que les rochers, les isles, les bancs, ou les continens apparens aujourd’hui sur notre globe.

Que lorsque ces courans abordoient à ces côtes, ils y rencontroient des matériaux d’une autre espèce, qu’ils employoient de même dans leurs fabrications différentes, suivant la diversité des matières, & la disposition des lieux où ils les arrangeoient.

Que vers les embouchures à la mer des fleuves, des rivières & des torrens, il se formoit en son sein des barres ou des amas composés, les uns de sable, de gravier & de cailloux, les autres de limons & de boues diverses en couleur & en quantité, selon la qualité de celles que les eaux des rivières voisines y charioient avec elles ; que ces petites montagnes étoient plus fermes, lorsqu’elles n’étoient composées que de limon ou de boue ; que ces dernières renfermoient beaucoup d’herbes, qui s’arrêtant à leur superficie, étoient ensuite ensevelies par de nouveaux limons qui survenoient aux premiers ; que par la mollesse de leur substance elles étoient