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de certains terreins qu’eux-mêmes ou d’autres avoient formés, ces courans rencontrant d’autres terreins de qualité & de couleur différentes dont ils se chargeoient successivement, alloient composer ailleurs des arrangemens de ces mêmes matières.

Que lorsqu’il survenoit de grandes tempêtes dans les lieux d’où ces courans partoient, ou par lesquels ils faisoient leur route, ce qu’ils détachoient de certains fonds, les coquillages & les poissons qu’ils tuoient ou brisoient, les arbres, les plantes, les feuilles d’arbres que les rivières & les torrens entraînoient dans le sein des Mers où ces courans se trouvoient, que tout cela étoit également voituré par eux, & déposé, partie dans leur route même, lorsque moins resserrés par la disposition des lieux de leur passage ils couloient plus lentement ; partie dans les lieux ou ils se terminoient : que ces derniers endroits étoient toujours des amas de sables ou de limons cachés dans le fond d’une mer qui les couvroit encore, ou d’autres amas semblables qu’elle ne cachoit plus, tels