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des matériaux si divers, qu’il voyoit employés à leur construction ?

Ces réflexions l’obligerent de retourner à ses rivages, pour voir si en méditant sur ce qui s’y passoit chaque jour, il lui seroit possible de lever les doutes, & de découvrir la véritable origine du globe terrestre. Il s’imagina que tant de Sçavans qui faisoient l’ornement de son siècle, n’étant presque tous occupés que d’études vaines & frivoles, il pouvoit bien employer ses jours à la recherche d’un objet aussi intéressant que l’origine des terreins qui nous portent, où nos villes sont bâties, & qui fournissent à nos besoins. Dans cette vûe il parcouroit lentement les bords de la mer, tantôt à pied, tantôt sur un bâtiment léger avec lequel il les cotoyoit souvent de fort près, quelquefois à une distance plus éloignée, afin d’avoir sous ses yeux une plus grande étendue de terrein, & de pouvoir observer la disposition de toute une côte. Il s’arrêtoit pendant des heures entières sur un rivage, & observoit sur une plage le travail des vagues qui venoient mourir à ses