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LA LUXURE DE GRENADE

de Séville, de Tolède et de Salamanque ? Où étaient-ils ?

Les explications que donna Rosenkreutz jetèrent un malaise dans l’assistance.

Plusieurs hommes éminents que leurs connaissances avaient placés au-dessus des religions, s’étaient ralliés par ses soins au symbole de la rose et de la croix. Ils s’étaient intitulés là-bas, les Alumbrados. Ils devaient venir à Grenade s’entendre avec leurs frères de race arabe.

— Eh bien ? eh bien ? dit-on de toutes parts.

— Le seul Almazan a répondu à l’appel, dit Rosenkreutz. La plupart des autres sont morts durant ces derniers jours. Peut-être est-ce un extraordinaire hasard qui a voulu que leur vie finisse presque en même temps et par des causes difficilement explicables. Peut-être, comme j’en ai émis l’hypothèse, existe-t-il un groupement analogue au nôtre, mais qui a le mal pour idéal au lieu du bien et par mal j’entends comme vous la haine de l’esprit, l’amour de la matière et l’effort pour y retourner. Si un tel groupement d’hommes mauvais existe, il n’est retenu par aucune règle morale et il doit posséder un pouvoir immense. Sa première préoccupation doit être de supprimer ceux qui pourraient lui faire obstacle intellectuellement. Et alors est-ce que les Alumbrados d’Espagne n’en ont pas été les victimes ?

Un pesant silence suivit ces paroles. Et dans ce silence, celui des Soufis qui avait une voix en fausset dit :

— S’il existe un groupe secret d’hommes qui veu-