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Il faut une grande force d’âme pour sentir, quand il fait froid, les bouffées chaudes des cafés devant lesquels on passe, où il y a des nappes blanches, des boissons qui miroitent et où l’on ne peut pas s’arrêter.

Il est ennuyeux de ne pas manger à sa faim, dans le petit restaurant où l’on paie, d’être privé de dessert comme quand on était enfant et qu’on était puni, de regretter les vingt centimes que le café coûte en supplément.

Il est ennuyeux de répondre à ses amis qui s’en vont en bande à Bullier qu’on est fatigué, qu’on a mal à la tête, alors qu’on a une envie folle de participer aux élégances de ce lieu, parce qu’on ne peut disposer de la petite somme que coûte l’entrée.