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Ô jeune homme qui viens faire de la littérature à Paris, qui as peu d’argent et pour la première fois apparais à la gare d’Orsay, arrête. Il est temps encore. Tu pourrais, ayant contemplé les quais mélancoliques, le Louvre bas, reprendre un train qui te remporterait vers la ville d’où tu viens. Tu gagnerais ainsi, peut-être, dix années de ta vie.

Mais non ! Tu te diriges allègrement vers le quartier latin, à pied, car une légende provinciale représente les cochers de fiacres, pauvres esclaves errants, comme des personnages injurieux et redoutables.

Le choix d’un logis est une chose grave. Il faut payer d’avance le propriétaire de l’hôtel garni et tu seras condamné à rester un mois entier dans une chambre misérable, si tu cèdes à ta timidité et si tu acceptes la