— Monsieur, répliqua sans s’émouvoir le docteur Clodomir, la chose ne souffre point de retard, puisqu’il s’agit d’éviter ou plutôt de réparer un autre malheur.
— Violette a, en effet, insisté de la façon la plus pressante pour que tu écoutes le docteur, intervint Mme Sarmange.
— Soit, acquiesça le banquier, de mauvaise grâce. Pouvez-vous m’expliquer brièvement ce qui vous amène, docteur ?
— Voici, Monsieur. À la demande de Mlle Sarmange, le professeur Fringue, dont le nom vous est certainement connu.
— Certainement ! s’écria le banquier, qui se vantait de connaître toutes les célébrités parisiennes.
— Le professeur Fringue, dont je ne suis que le disciple, s’est occupé du cas de M. Roland Missandier.
— En vérité, s’écria M. Sarmange, ébahi. Ma fille ne nous avait point parlé de cela. Où donc a-t-elle vu le professeur ?
— Ici même, mon ami, dit Mme Sarmange. Il a été appelé en consultation auprès de Violette.
— Ma parole ! bougonna le banquier, on ignore toujours ce qui se passe chez soi. Et Violette lui a parlé de ce cas ?
— Elle l’y a intéressé. Le professeur Fringue vient d’en terminer l’examen et il le déclare parfaitement guérissable, sous réserve d’une intervention immédiate.
— Guérissable ! s’étonna M. Sarmange. Comment l’entendez-vous ? Il s’agit d’un cas de folie.
— Nullement, dit froidement le docteur Clodomir. Dans le cas de M. Missandier, il y a seulement apparence de folie, et le professeur Fringue a la presque certitude de pouvoir, par une opération, lui rendre la jouissance de ses facultés mentales.
— Par une opération !