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clipsaient en criant :

— Les agents !… un serrurier !…

Il y eut quelques secondes d’affolement coupées de coups contre les battants et des grincements de la serrure qu’on essayait de forcer.

Enfin, la porte céda. Un même sursaut de frayeur jeta tout le monde en arrière ; puis, comme rien ne bougeait à l’intérieur, les cous, puis les bras se tendirent de nouveau : une poussée brusque ouvrit complètement la porte.

Des cris d’horreur retentirent.

Par-dessus les têtes, M. Sarmange essayait de voir. Tout à coup, écartant les domestiques, il fendit leur groupe et pénétra dans la pièce.

Sur le tapis, la face effroyablement convulsée tous les membres crispés par la lutte et l’agonie, Borsetti gisait, étranglé, mort.

La fenêtre demeurait ouverte, disloquée, les vitres brisées.

Le gorille avait disparu.

Frappé de stupeur, M. Sarmange contempla quelques instants le tragique spectacle.

Enfin, rompant le silence de mort qui régnait dans les deux salons, il cria, d’une voix étranglée :

— Violette !… Tu as vu ?… Qui a fait cela ?

Avec un tressaillement de tout son être, la jeune fille écarta ses mains ; elle aperçut la lettre du Corse qui, de ses doigts, avait glissé sur ses genoux.

Alors, la saisissant et la dérobant aux regards, elle balbutia :

— C’est… un singe !


XVIII

Les paroles du docteur Silence


Voici qui est concluant, s’écria le professeur Fringue.

D’un geste triomphal, il désignait un animal — un molosse superbe — dont le crâne couturé témoignait qu’il avait subi victorieu-