da l’homme-singe, avec une émotion extraordinaire.
— Oui. c’est cela, vous avez oublié, affirma le professeur.
— Mais, qu’étais-je, avant ?
— Un homme, celui que vous croyez être. Vous vous souvenez de cela ?
— Je me souviens. Ainsi, ce n’est point un rêve ? J’ai été un homme. Et ceci n’en est point un davantage : je ne le suis plus. Et vous, un savant, vous ne vous récriez pas ! vous admettez ce miracle ?
— Il n’y a pas de miracle, protesta le professeur. On n’a employé que des moyens naturels. Faut-il vous rappeler les faits ?
— Oui, pria le gorille. C’est cela que je suis venu vous demander. Faites que je comprenne.
— Mlle Sarmange me l’avait dit ; mais, je n’y avais pu croire. Que « pendant » reste obscur soit ! Mais, que vous ayez oublié « avant » c’est ce point qui constitue le miracle. Voilà pourquoi je vous demandais des dates, afin de préciser l’instant où vous avez perdu la mémoire.
— Il ne me semble point que je l’aie perdue, sauf pendant le temps que j’ai dormi, le soir du quinze février…
— Du quinze février ? s’exclama le professeur, en s’agitant de nouveau dans son fauteuil. Vous vous souvenez du quinze février ? Mais, alors, vous devez vous rappeler… tout…
— Tout quoi ?
— Votre dessein, votre visite ici, huit jours avant cette date…
— Jusqu’au quinze, dit le gorille, j’étais un homme et jamais je n’avais franchi votre seuil. Mes souvenirs sont parfaitement clairs.
— Oh ! fit le professeur, en s’agitant désespérément. Oh !… ce n’est pas possible !… Nous nous embrouillons… Je ne comprends plus.
Loin de partager cette agitation, le docteur Clodomir souriait énigmatiquement.
— Voyons, reprit Fringue. Qu’avez-vous