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Dans une lettre au docteur Painchaud, père, voici en quels termes Mgr Demers parle de son jeune compagnon :


Paris, 13 décembre 1849
Mon cher Monsieur,

« Monsieur votre fils vous a déjà écrit depuis son arrivée à Paris pour vous donner de ses nouvelles ; mais il me semble que vous en attendez de moi et c’est à bon droit. Je n’ai rien que de consolant à vous en dire, plus je le connais, plus je l’étudie, plus je me confirme dans l’opinion que j’ai eue de lui dès le commencement ; et plus j’ai de preuves que c’est un don que la bonne Providence m’a fait dans les circonstances critiques où je me trouve.

« Il avait eu la bonne pensée — il n’en a pas d’autres — d’aller dans toutes les maisons religieuses, séminaires, etc., dans plusieurs familles dans lesquelles il est en connaissance pour me recommander aux prières, moi et ainsi que mes missions. Il m’a conduit ensuite dans ces communautés et ces familles chrétiennes où j’ai rencontré la plus grande sympathie. Hier, j’étais à dîner chez le Marquis de Pastoret, qu’un ami de Joseph m’a fait connaître et qui va faire quelque chose pour moi ; bien entendu mon petit Docteur me suit partout, même chez les Comtes et les Marquis. Les détails que je donne sur les missions de l’Orégon intéressent beaucoup. Depuis que je suis ici (30 juin) vous ne sauriez croire les courses que nous avons faites dans Paris — je crois que quelquefois nous avons bien marché dix milles dans la journée et même jusque bien tard dans la soirée ; eh bien, n’y a-t-il pas une espèce de miracle là-dedans ; vous savez ce qu’il pouvait faire en fait de marche chez vous ; ici il résiste, il se porte bien et mange bien, malgré les dîners assommants de Paris. Vous comprenez que déjà il m’est d’un grand secours… Consolez-vous, que Mme Painchaud se console à la vue d’un si beau, d’un si heureux commencement qui n’est qu’un présage du bien immense que Dieu veut visiblement faire par votre fils aussi longtemps qu’il correspondra comme il l’a fait jusqu’à présent aux desseins qu’il a sur lui. Et quoi de plus propre à l’y engager que cette protection invisible qui lui est accordée, malgré des fatigues auxquelles