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les légistes et sur la bourgeoisie. Les États-Généraux, où il admettait régulièrement les représentants du Tiers-État, lui fournissaient d’abondants subsides. Le Parlement, cour judiciaire, qui jadis accompagnait le roi partout on il se transportait, pour vider les procès dont il était le seul juge suprême, était depuis 1302 invariablement fixé à Paris. Cette réunion de légistes, formée par saint Louis, comme nous l’avons vu, et constamment favorisée par ses successeurs, devint pour Philippe-le-Bel un instrument docile, et prononça facilement tous les arrêts que dictaient les intérêts particuliers de la royauté. Dur, emporté, violent, Philippe abusa de son autorité ; ses sujets n’eurent contre son despotisme aucune garantie ; les Juifs furent insultés et dépouillés plus fréquemment que jamais ; les commerçants virent la sécurité de leurs transactions souvent compromise par l’altération des monnaies, le roi en augmentant la valeur s’il avait à payer, la diminuant s’il avait à recevoir. — Philippe-le-Bel agrandit le domaine royal comme ses prédécesseurs ; il y ajouta la Navarre, la Champagne et le comté de Lyon.


Synchronisme. — Grand interrègne après Frédéric II en Allemagne, 1250-1273. — Insurrection de la Suisse ; Guillaume Tell, 1308. — Translation du Saint-Siège à Avignon, 1309.



CHAPITRE XI.


Réaction contre le pouvoir royal. — Les grands vassaux se vengent sur les légistes de l’appui que ceux-ci ont prêté à la royauté pour combattre la noblesse.

Louis X, dit le Hutin, 1314-1316. — Philippe V, dit le Long, 1316-1322. — Charles IV, dit le Bel, 1322-1328.

179. louis-le-hutin. — affranchissement des serfs. — Les trois fils de Philippe-le-Bel régnèrent successivement après lui sur la France et la Navarre. Louis X, l’aîné, avait mérité pendant son enfance le surnom de Hutin ou mutin ; il monta sur le trône à l’âge de vingt ans. Aussi avide d’argent que l’êtait son père, il commença par piller les Juifs et les marchands italiens ou lombards, qui étaient répandus en grand nombre dans le midi de la France. Puis, à l’exemple de ses prédécesseurs, il favorisa les progrès des villes en leur vendant