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du peuple, c’était leur orgueil, leur dureté envers les pauvres, le mauvais emploi qu’ils faisaient de leurs richesses, les désordres de leur vie. Philippe-le-Bel trouva l’occasion favorable pour s’enrichir de leurs dépouilles. Il avait pu vérifier par ses yeux la valeur de ces immenses trésors entassés au Temple, un jour que poursuivi dans les rues par une émeute populaire, il s’était réfugié dans la maison que l’Ordre possédait à Paris. Il appela près de lui le grand-maitre et les chefs du Temple, les endormit par de feintes caresses, et les fit ensuite arrêter tout d’un coup. Les Templiers, répandus sur les divers points du royaume ou dans les autres contrées de l’Europe, furent arrêtes presque en même temps, et leur procès commença. On leur fit subir de longs interrogatoires. Les uns se refusèrent à faire aucun aveu ; les autres, après avoir parlé au milieu des tortures, se rétractèrent. Cinquante-six furent brûlés à petit feu en 1310, comme coupables d’hérésie, et l’Ordre tout entier fut aboli par le pape Clément V au concile de Vienne en 1312. La melleure partie de leurs richesses entra par confiscation daes le trésor du roi.

177. supplice du grand maître. — mort du roi et du pape, 1314.— Le grand maître, Jacques de Molay, et les chefs de l’Ordre ne furent exécutés que les derniers. On les brûla vifs à Paris, sur le terre-plein du pont Neuf, où se trouve maintenant la statue équestre de Henri IV. Jacques de Molay protesa de son innocence jusqu’au dernier soupir, et en appela à la justice divine de la condamnation prononcée contre l’ordre des Templiers. « Dieu vengera notre mort, » dit-il, au moment mène où son corps était enveloppé par les flammes. Le pape mourut quarante jours après le supplice, et le roi au mois de novembre suivant. Ces deux morts subites frappèrent vivement l’imagination de la multitude, et le bruit courut que les Templiers avaient prédit l’événement.

178. Gouvernement despotique de Philippe-le-Bel. — Acquisitions du domaine royal. — Philippe-le-Bel avait rendu la royauté absolue et despotique, en s’appuyant sur