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Ils le reconnurent pour roi sous le nom de Henri III. Louis, battu à Lincoln, revint en France.

151. quatrième croisade. empire latin de constantinople, 1204. — Pendant que ces événements se passaient dans l’Occident, une quatrième croisade avait eu lieu en Orient. Le pape Innocent III avait appelé les chrétiens aux armes ; mais l’enthousiasme pour les guerres saintes commençait à se refroidir, et aucun des souverains de l’Europe n’avait répondu à cet appel. La croisade ne fut entreprise que par des princes de second ordre. Ils donnèrent le commandement de l’expédition à Boniface, marquis de Montferrat, et firent un traité avec les Vénitiens, qui s’engagèrent à transporter l’armée en Palestine, à condition qu’on les aiderait d’abord à reprendre la ville de Zara en Dalmatie, que le roi de Hongrie leur avait enlevée. L’expédition de Zara terminée, la croisade fut encore détournée de son but par les sollicitations intéressées d’un prince grec, qui entraîna les croisés vers Constantinople. Cette ville fut prise, et les vainqueurs, maîtres de l’empire grec, s’en partagèrent les dépouilles entre eux, comme les premiers croisés s’étaient partagé la Terre Sainte. Un empire latin fut substitué à l’empire grec ; Baudouin, comte de Flandre, en fut le chef. Boniface de Montferrat devint roi de Thessalie ; d’autres seigneurs furent créés princes d’Achaïe, ducs d’Athènes, despotes d’Épire, etc. Le nouvel empire subsista un demi-siècle environ.

152. guerre des albigeois. — Une croisade d’un autre genre, entreprise contre des hérétiques, désolait à la même époque le midi de la France. Autour d’Aibi, dans tout le Languedoc et toute la Provence, vivaient des malheureux qui rejetaient la plupart des sacrements de l’Église, particulièrement le baptême et le mariage, et ne voulaient ni autels, ni temples, ni culte extérieur ; on les désignait sous le nom d’Albigeois. Le comte de Toulouse Raymond VI les soutenait et partageait peut-être leurs erreurs. Le pape Innocent III, après avoir vainement es-