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147. retour de richard ; sa mort, 1199. — Une partie de la Normandie était déjà réunie au domaine royal de France, quand Richard reparut. Son frère Jean-sans-Terre, qui avait fait alliance avec Philippe-Auguste, effrayé de son retour, massacra la garnison française d’Évreux, pour obtenir son pardon du diable qui était déchaîné : c’est ainsi qu’il désignait Richard. Le roi de France, affaibli par cette défection, fut battu à Fréteval, près de Vendôme, et cet événement mit fin aux hostilités. L’intervention du pape fit signer la paix. Richard alla terminer sa vie aventureuse au siège du château de Chalus, où on lui avait dit que le vicomte de Limoges, son vassal, avait enfoui un riche trésor.

148. jean-sans-terre cité devant la cour des pairs. — La couronne d’Angleterre revenait au fils de son frère puîné Geoffroi Plantagenet, au jeune Arthur, duc de Bretagne. Jean-sans-Terre, quatrième fils de Henri II, s’en empara au détriment du légitime héritier, et pour consolider cette usurpation, il fit disparaître son neveu. On assure qu’il le poignarda de sa propre main, et ce que l’on sait de son caractère fourbe, lâche et cruel ne justifie que trop cette horrible accusation. Le roi de France, comme suzerain de la Bretagne et de la Normandie, cita Jean-sans-Terre à comparaître devant la cour des Pairs[1]. Sur son refus, la Cour le déclara coupable de trahison, et prononça la confiscation de toutes les terres qu’il tenait comme fiefs de la couronne de France. Philippe se chargea d’exécuter lui-même la sentence, et recouvra, dans une courte et heureuse guerre, la Normandie, l’Anjou, la Touraine, le Maine et le Poitou (1204.)

  1. La cour des Pairs était composée des comtes de Champagne, de Flandre et de Toulouse ; des ducs de Normandie, d’Aquitaine ou Guienne, et de Bourgogne ; des archevêques de Reims et de Sens, des évêques de Laon, de Châlons-sur-Marne, de Langre et de Noyon. Les six premiers étaient appelées les Pairs laïques ; les six derniers, les Pairs ecclésaistiques. On les nommait Pairs, du mot latin pares, qui signifie égaux, parce que les grands fiefs qui leur appartenaient relevaient tous directement de la couronne.