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blées décrétèrent l’établissement d’une contribution universelle destinée aux frais de la guerre contre le sultan Saladin, et qu’on appela pour cette raison la dîme Saladine, et le » trois plus grands princes de la chrétienté, le roi de France, l’empereur d’Allemagne Frédéric Barberousse, et le roi d’Angleterre Richard Cœur-de-Lion, qui succéda à son père Henri II en 1189, promirent de prendre la croix. L empereur partit te premier, et périt dans l’Asie-Mineure.

146. philippe-auguste et richard-cœur-de-lion. — Philippe-Auguste, après avoir confié la régence à l’archevêque de Reims son oncle, alla à Saint-Denis prendre l’oriflamme. Puis il eut avec Richard une entrevue, dans laquelle les deux rois se jurèrent une amitié éternelle, et appelèrent l’anathème sur la tête du premier qui violerait ses serments. Ils s’embarquèrent l’un à Gènes, l’autre à Marseille, et allèrent passer l’hiver en Sicile. Ce fut dans cette île qu’ils commencèrent à se brouiller. Philppe fit voile pour Saint-Jean-d’Acre, ville de Syrie, qu’il assiégea, tandis que Richard allait soumettre l’île de Chrypre. Cette conquête achevée, le roi d’Angleterre rejoignit Philippe sous les murs de Saint-Jean-d’Acre, et ce dernier assaut les rendit maîtres de cette place. Philippe Auguste revint alors dans ses États, voulant profiter de l’absence du roi d’Angleterre pour lui reprendre quelques-unes des provinces qu’il possédait en France. Pendant que Richard signalait sa valeur en Terre Sainte, et, pour tout fruit de ses exploits, suspendait au poitrail de son cheval les têtes des Sarrasins vaincus, le roi de France attaqua la Normandie. À cette nouvelle, Richard se hâta de conclure une trêve avec Saladin, et reprit la route de ses États. Mais, jeté par la tempête sur les côtes de Dalmatie, il fut arrêté et livré à l’empereur d’Allemagne, son ennemi personnel, qui le retint prisonnier. Il lui fallut payer une rançon pour obtenir sa liberté, et il ne sortit de sa prison que quand son fidèle écuyer Blondel eut apporté la somme qu’exigeait l’empereur.