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la fleur et le diamant de la couronne, le drapeau, le bouclier et la plus grande gloire de l’Église.

142. henri plantagenet. — guerre avec l’angleterre. — Eléonore d’Aquitaine reprit sa dot, et, deux mois après, elle porta ce riche héritage à la maison d’Anjou, en épousant Henri Plantagenet, duc de Normandie, comte d’Anjou, de Maine et de Touraine, qui devint l’année suivante roi d’Angleterre sous le nom de Henri II, et qui fut la tige de cette redoutable maison des Plantagenets, l’ennemie acharnée de la maison de France. Il était impossible que Louis VII vît sans inquiétude une telle puissance entre les mains d’un de ses vassaux. Le roi d’Angleterre était maître en 1160 du pays compris dans quarante-sept de nos départements actuels, tandis que le roi de France en possédait à peine vingt. Louis n’évita pas les occasions de guerre. Il accueillit d’abord à sa cour l’archevêque de Cantorbéry, Thomas Becket, qui défendait contre Henri II les libertés de l’Église d’Angleterre. Quand ce prélat eut été assassiné, Louis excita les propres fils de son rival à s’armer contre leur père et soutint leur révolte. Mais Henri II fut vainqueur à Verneuil, contraignit ses fils à la soumission, et dicta la paix de Montlouis (1174).

Depuis ce moment la bonne harmonie ne fut plus troublée entre les deux royaumes, et le roi de France descendit paisiblement au tombeau, laissant pour successeur son fils ainé Philippe, qui n’était âgé que de quinze ans.

143. Philippe-Auguste. — Sa politique. — Prudent et avisé, froid, d’un sens rassis, et peu touché de l’esprit d’aventure, Philippe-Auguste était bien le prince qu’il fallait à la France pour augmenter le domaine royal et porter de nouveaux coups à la féodalité. Quoique fort jeune encore, il voulut garder pour lui seul l’autorité souveraine, sans la partager avec sa mère et ses oncles, et il prouva qu’il était capable de suffire aux circonstances. À l’intérieur, il sut se débarrasser des intrigues des comtes de Champagne et de Flandre, à qui il enleva le Vermandois et l’Artois. À l’extérieur, il fit comme Louis VII cause commune avec