Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comédiens, portaient des bottes et des chaussures indécentes ; enfin il n’en fallait pas attendre dans les alliances ni foi ni sureté. »

117. acquisition de la bourgogne, 1016. — Le duc de Bourgogne Henri, oncle de Robert, était mort sans enfants, son fief devait revenir au roi suivant les lis de la féodalité. Mais il fut réclamé par un fils que la duchesse de Bourgogne avait eu d’un premier mariage, et Robert se trouva ainsi engagé malgré lui dans une guerre qui dura quatorze ans. Le traité qui y mit fin assura le duché à Robert, et laissa le comté de Dijon avec la Franche-Comté au prétendant. Robert jouit de la paix pendant le reste de son règne. Il fit preuve d’une sage modération en n’acceptant pas pour son fils la couronne d’Italie qui lui était offerte, et en refusant la Lorraine pour lui-même.

118. chagrins domestiques de robert ; sa mort. — Ses dernières années furent attristés par la méchanceté de la reine Constance. Non seulement cette femme cruelle se livra à des actes de violence indignes de son rang et de son sexe ; mais elle arma deux de ses fils contre leur père, afin de se venger de ce que Robert avait désigné pour son successeur et fait sacrer son fils aîné Henri, qu’elle détestait. Robert marcha contre les rebelles, les battit et leur pardonna. Il mourut à Melun, à l’âge de soixante-dix ans (1031).

119. guerre civil sous henri i. — En montant sur le trône, Henri eut tout d’abord à combattre sa mère Constance de Toulouse, et le parti puissant qui s’était groupé autour du prince Robert, son frère cadet. Soutenu par le clergé, par le duc de Normandie Robert-le-Diable, le roi vainquit son frère à Villeneuve-Saint-Georges ; mais pour assurer la paix, il lui céda le duché de Bourgogne. Robert devint ainsi la tige de cette première maison des ducs de Bourgogne, qui devait durer jusqu’en 1361. Le second frère du roi, Eudes, enhardi par le succès de cette révolte, prit les armes à son tour ; il fut aussi vaincu. Mais moins heureux que Robert, il expia sa rébellion par une longue captivité dans la tour d’Orléans.