Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comble au désordre en distribuant avec profusion les abbayes, les comtés et les domaines royaux ; il croyait se faire ainsi beaucoup de partisans parmi les seigneurs. Il les trouva peu favorable à ses prétentions, et ne put se soutenir contre eux qu’en s’appuyant sur l’alliance du célèbre Hincmar archevêque de Reims.

93. louis iii et carloman. — Ses deux fils Louis III et Carloman lui succédèrent, sans se partager la monarchie, et gouvernèrent simultanément avec le plus parfait accord ; c’était un rare exemple dans une époque encore si barbare. Ils eurent à combattre les Northmans qui continuaient leurs incursions, et l’usurpateur Boson, beau-frère de Charles-le-Chauve qui s’était fait proclamer roi de la Bourgogne Cisjurane, (en deçà du Jura). Les Northmans furent vaincus ; mais Boson se défendit vigoureusement dans la ville de Vienne (Isère), et sut se maintenir en possession du royaume qu’il s’était créé, Louis III mourut en 882 ; son frère, régna seul pendant deux années encore.

94. charles-le-gros (884). — siège de paris par les northmans. — Après Carloman, l’héritier légitime de la couronne était son jeune frère, Charles-le-Simple, âgé de cinq ans, fils posthume de Louis-le-Bègue. On lui préféra, pour défendre un royaume qui était assailli de toutes parts, un homme d’un âge mûrs, l’empereur Charles-le-Gros, fils de Louis-le-Germanique, qui par la mort successive de ses frères et de ses neveux, avait déjà réuni sur sa tête les cinq couronnes de Souabe, de Bavière, de Saxe, d’Italie et de l’Empire. Charles-le-Gros se trouva maître d’un empire aussi vaste que celui de Charlemagne ; il n’était pas capable de soutenir unr tel fardeau. Les Northmans reparaissaient de tous côtés, enhardis par le succès de leurs premières incursions. En 886, une flotte formidable, qui portait environ quarante mille de ces pirates, remonta la Seine et vint faire le siège de Paris. Eudes, fils de Robert-le-Fort, comte de Paris et duc de France, l’évêque Gauzelin ou Goslin et l’abbé de Saint-Germain-des-prés se mirent à la tête de la population, qui