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trèrent facilement dans ce pays, et le ravagèrent jusqu’à l’arrivée de Robert-le-Fort, comte d’Anjou et duc de France, qui périt en les combattant près de Brissarthe[1] (866), mais qui du moins châtia leur audace et délivra pour un temps la Bretagne de leurs ravages. L’inhabile Charles-le-Chauve ne sut pas continuer son œuvre. La Loire conduisait ces pirates dans le cœur même de la France ; ils ne manquèrent pas d’aller piller les cités florissantes de Nantes, Angers, Tours et Orléans, que leur position si avantageuse avait peuplées de riches commerçants.

Les Northmans de la Garonne poussèrent jusqu’à Bordeaux Saintes et Angoulême. Appelés dans l’intérieur du pays par les Juifs toujours persécutés, et par Pépin II que l’on voulait dépouiller de l’Aquitaine, ils s’avancèrent jusqu’à Toulouse, et livrèrent cette vitre au pillage.

91. mort de charles-le-chauve, 877. — Le roi de France ne sut défendre son royaume ni contre l’anarchie ni contre les invasions. Au lieu de tenir tête aux seigneurs et aux barbares, il ne songeait qu’à reconstituer a son profit l’empire de Charlemagne, il vit ses projets avorter presque aussitôt après avoir réussi : ainsi, il s’empara de la Lorraine en 869, et dès l’année suivante il lui fallut en céder une partie à son frère Louis-le-Germanique ; il alla se faire couronner empereur à Rome en 875, par le pape Jean VIII, et en 876 son neveu Carloman de Bavière lui enleva l’Italie et la couronne impériale, pendant que les deux autres fris du Germanique envahissaient même la Lorraine française. Charles-le-Chauve se décida à repasser les Alpes pour soutenir ses prétentions. Après avoir réuni les grands du royaume au palais de Kiersy-sur-Oise et avoir obtenu d’eux, par d’importantes concessions (v. n° 110), la promesse de leur appui pour son fils Louis-le-Bègue, il partît pour l’Italie. Une maladie mortelle l’arrêta en chemin, et il mourut au bout de quelques jours, dans un village au pied du Cenis.

92. louis ii dit le bègue. — Louis-le-Bègue, fils de Charles-le-Chauve, qui ne régna que deux ans, mit le

  1. Bourg près de Châteauneuf, au N. d’Angers, sur la rive droite de la Sarthe, dans le département de Maine-et-Loire