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des Héristals, plus connue sous le nom de Carlovingiens.

La première race avait duré 304 ans, à partir de Mérovée qui lui donna son nom. Elle avait fourni trente et un rois, dont six seulement gouvernèrent sans partage toute la monarchie (v. tabl. généal. I).


Synchronisme. — Conquêtes des Arabes en Asie et en Afrique, 632-708. — Bataille de Xérez, qui enlève l’Espagne aux Visigoths, 711. — Khalifats d’Orient et d’Occident : les Abbassides à Bagdad, 750 ; les Ommiades à Cordoue, 756.




CHAPITRE IV.


Institutions, religion, mœurs, littérature sous les rois Mérovingiens.

Avant de quitter cette époque mérovingienne, qui renferme les origines et les commencements de notre histoire, disons quelques mots des institutions, de la religion, des mœurs, de la littérature de la Gaule depuis le ve jusqu’au milieu du viiie siècle.

41. Pouvoir royal. — Les rois Mérovingiens ne jouissaient pas d’un pouvoir absolu. L’anecdote du vase de Soissons nous montre que le roi, assimilé aux autres guerriers, au moins dans les premiers temps, ne devait rien avoir après le combat que ce que le sort lui assignait. Lorsque les fils de Clovis s’unirent pour faire la conquête de la Bourgogne, les soldats de Thierry, voyant qu’on les emmenait contre l’Auvergne, au lieu de marcher sur la Bourgogne, s’ameutèrent autour de la tente de leur roi, et menacèrent de le quitter. La royauté était élective et héréditaire tout à la fois ; la nation choisissait son chef, mais elle devait le choisir dans la famille de Mérovée, dont les membres se distinguaient par leur longue chevelure.

42. Administration. — Le roi ne pouvait être élu, ni décider de la paix ou de la guerre, ni faire aucun traité, sans le consentement des grands de la nation réunis en assemblée générale. Ces réunions s’appelaient Champ-de-Mars ou Champ-de-Mai, selon qu’elles avaient lieu au mois de mars ou au mois de mai. Les propositions y étaient approuvées ou rejetées par acclamation.